EDITO

STRATEGIES MARKETING FACE AUX CHANGEMENTS AMPLIFIES PAR LES CRISES
Crises sanitaires, climatiques, géopolitiques et économiques

Pierre Marin – 7 juin 2022

A partir de 1974 et du premier choc pétrolier, l’inflation et sa spirale deviennent LES sujets du débat économico-politique : le coût de la vie qui augmente alors que les remboursements des traites de la maison deviennent résiduels ; les dévaluations ; le chômage ; le rattrapage des salaires… C’est aussi la France et ses idées; ses avions renifleurs. C’est également la relance keynésienne face à la vision monétariste sur la vitesse de circulation de la monnaie pour finir sur les politiques de rigueur et le gel des salaires…
Peut-on comparer l’inflation d’aujourd’hui avec celle de la fin des années 70 ? La situation économique est très différente de celle d’il y a 45 ans. Le phénomène d’inflation n’est pas concomitant à une période de chômage et le système monétaire n’a plus rien à voir avec celui de l’époque du franc (même nouveau). Le zéro stocks n’est plus à la mode. La demande, les exigences des consommateurs sont loin de celles, homogènes, de la ménagère de 50 ans. Même la valeur travail a laissé place à la quête de sens au travail.

Si les crises actuelles peuvent être considérées comme épisodiques, les changements qu’elles amplifient ou qu’elles entrainent seront durables. Comment faut-il analyser les changements ?
Quelles implications sur les process ? Quels effets sur le positionnement marketing des produits et leur commercialisation ? Les directions marketing doivent-elles revoir leur stratégie ?

1. Des évolutions très récentes du côté des intrants / fournisseurs

Trois grands bouleversements économiques se sont dessinés depuis trois ans.

Tout d’abord, la très médiatisée inflation.
Celle que nous connaissons aujourd’hui peut être analysée à travers 3 composantes :
₋ Une inflation endogène et endémique (moins de 2% depuis 20 ans) qui n’a pas disparue et qui, seule, peut même être considérée comme bonne ;

– Une augmentation des prix des matières premières (énergétiques et agricoles principalement) liée à leur raréfaction du fait de crises (accidents climatiques, guerres) ;

₋ Une augmentation importante de la masse monétaire liée à la politique européenne du « quoi qu’il en coûte » durant la pandémie du covid-19, masse monétaire qui n’a pas été
absorbée par les bulles immobilières ou numériques.

D’autre part, les perturbations des chaînes d’approvisionnement. Elles résultent des longues périodes de confinement qui se sont échelonnées dans le temps et géographiquement. Les différents pôles économiques internationaux, spécialisés en fonction de leurs avantages concurrentiels, ont été en fonctionnement réduit aussi bien au niveau de la production que de la facilitation du transport de marchandises.

Enfin, une réduction de la main d’œuvre disponible.
Elle est apparue après les périodes de confinement, conséquence parfois du choix de vies alternatives (Désertions) ou de changement de secteur (prise de conscience de la précarité) qui augmente le chômage frictionnel voire choisi. Sont en cause également, les derniers départs des baby-boomers ou encore une baisse de la natalité (malgré le pic de l’an 2000) et peut-être, des freins à l’immigration économique.

2. Des changements qui s’accélèrent du côté de la demande / clients

Les différentes périodes de confinement ont par ailleurs accéléré « l’archipelisation » de la société et des modes de consommation. L’inflation et l’instabilité de la période viennent encore renforcer ce phénomène par l’exagération des craintes personnelles (aversion au risque par exemple).

Sur ce thèmes, deux études semblent contradictoires :
₋ 55 % des Français déclarent faire plus attention aux prix et aux promotions disponibles (1) ;
₋ 84% des sondés se déclarent prêts à payer un supplément en échange d’une augmentation de la qualité de l’offre (2).
Ainsi les consommateurs montrent à la fois une sensibilité aux prix plus forte et une exigence accrue de la qualité compte tenu des niveaux de ces prix.

Or, aujourd’hui les attentes, en dehors de la qualité intrinsèque des produits, portent sur l’environnement, la proximité et/ou l’équité avec des dosages différents selon les segments de consommateurs. Il faut encore s’attendre à certaines évolutions lorsque les ménages auront intégré les changements de raisonnement économique que la situation impose. En période d’inflation, garder un an l’apport pour emprunter pour un studio de 33 m², c’est perdre les 2,8 m² d’une salle d’eau.

3. Quels effets sur la stratégie marketing ?

Il est difficile de mesurer les effets que peuvent avoir ces évolutions sur l’environnement des entreprises prises individuellement. Cela dépend des secteurs et des segments de clientèle ciblés par les différentes gammes vendues. Ils dépendent également de l’élasticité prix (de fond de rayon ou de promotion) des produits ou services proposés. Toutefois, dans un cadre général on peut définir trois axes de réflexion.

Gérer les stocks et l’approvisionnement
Pour répondre aux perturbations, il semble nécessaire de rationaliser la gestion de stock et la chaine d’approvisionnement. Par exemple, stocker plus d’intrants n’est pas aberrant en période de forte augmentation du prix des matières premières. Par ailleurs, diversifier ses achats peut permettre d’éviter les ruptures d’approvisionnement. Enfin, travailler sur le remplacement de certains intrants par des produits qui soient moins sous tension peut permettre de retrouver un bon niveau de marge.
Cela peut être également l’occasion de favoriser des intrants qui répondent mieux aux attentes des consommateurs (attentes environnementales par exemple).

S’assurer de la disponibilité d’une main d’œuvre performante
Attirer les talents et fidéliser les collaborateurs ayant acquis un savoir-faire permet à la fois un gain de temps, une maitrise de la qualité et une réduction des coûts. Déjà, les démarches RSE intègrent de mesurer le bien être au travail des salariés, quand il y a quelques années les consultants travaillaient sur la satisfaction professionnelle. Rapidement, il faudra répondre à la quête de sens au travail que les premières études sur le sujet positionnent à la fois sur le rôle sociétal de l’activité, la dynamisation intellectuelle du salarié et la transparence des objectifs de la structure. Autant d’éléments qu’il faudra savoir intégrer dans la stratégie marketing globale.

Bien connaitre les évolutions des habitudes de consommation de ses clients afin de redéfinir le(s) mix marketing(s)
La gamme de produits proposée doit pouvoir répondre aux attentes et aux élasticités prix des différentes cibles. Or, en cette période de retour de la guerre; en Europe et de baisse des quantités de blé sur les marchés, on peut penser que les facteurs clés d’achats (Key Buying Factors) des consommateurs ont pu évoluer structurellement. Dès lors, il pourra être nécessaire de remettre en question le dosage des différents éléments du mix marketing pour intégrer les augmentations des intrants tout en restant en accord avec la demande des consommateurs.

Les possibilités sont nombreuses :
₋ Jouer sur le packaging et la quantité de produit pour conserver un prix d’accès bas,
₋ Communiquer sur des bénéfices perçus (hygiène/ santé, environnement) pour maintenir ou augmenter ses prix,
₋ Mettre en place des services d’accompagnement du produit pour se différencier et gagner des parts de marché,
₋ Etc…

La littérature disponible sur le thème de l’inflation et du marketing est encore assez pauvre. Gageons que dans les mois qui viennent le sujet va prendre de l’importance. Il sera difficile de recycler ce qui a pu être produit il y a plus de 40 ans. La situation économique, les systèmes d’information, le temps de production ont été complètement bouleversés par l’avènement du numérique.
Inflation durable ou variable en fonction d’évènements planétaires. Comportements des consommateurs tendanciels ou erratiques. La période qui a commencé début 2020 avec la crise du Covid-19 est à la fois fascinante et difficile, disruptive et ouverte. Comme dans toute évolution rapide, les organisations peuvent s’y perdre ou au contraire marquer des points, pour peu qu’elles sachent se remettre en question.

Pierre MARIN

(1) Etude France / Comarketing News
(2) Enquête mondiale / NielsenIQ / 2022

ANALYSE

Alerte sur les budgets marketing

En 2021, ceux-ci ne représentent plus que 6.4% du C.A. des entreprises vs. 11% en 2020.

Nous ne disposons pas de données pour 2022, mais il y a fort à parier que le niveau de 2020 n’aura pas été retrouvé. Et la guerre en Ukraine conjuguée à l’inflation, augure de sombres perspectives pour des équipes marketing qui pouvaient s’attendre à un rebond de leurs budgets.

Et pourtant, ce serait justement le moment de ne pas baisser la garde. Et même de « profiter » de cette période pour tout remettre à plat et construire des scénarii à court, moyen et long terme. C’est d’autant plus vrai que notre secteur agri-agro figure en première ligne des filières impactées de plein fouet par la crise actuelle.

Dans l’immédiat, l’étude Gartner pointe une réallocation des ressources marketing vers le digital. Ce n’est pas un scoop, mais ce qui frappe c’est l’ampleur du phénomène : 72,2% du budget total marketing alloué aux canaux digitaux. Avec la crise COVID, les parcours d’achat – tant en B2C qu’en B2B – se sont modifiés et de nombreuses entreprises ont dû mettre les bouchées doubles en matière de numérique.

Lire plus sur le site de Gartner

2 autres phénomènes :

 

 

 

 

 

Enfin, Gartner relève que l’analyse marketing descend en 4ème position dans les allocations budgétaires (même si les chiffres sont proches).

Ce qui pose une vraie question de fond car comment élaborer une stratégie marketing et mettre en place un plan d’actions sans avoir préalablement analysé son marché ? L’hypothèse avancée par Gartner consiste à dire que les CMOs ont été déçus par l’analytics…

Raison de plus pour comprendre pourquoi et corriger le tir !

REPERES

La communication digitale n’est pas un long fleuve tranquille

33% des dirigeants
confessent que leur entreprise ne maîtrise pas la communication digitale.

34% la jugent inefficace, 48% la trouvent dispersée, et ils sont aussi 53% à la juger coûteuse.

Cette étude n’est certes pas focalisée sur notre secteur mais elle apporte un regard intéressant sur le chemin à parcourir pour tous les acteurs de la communication, notamment en interne.

A lire en complément du point de vue des communicants de l’Observatoire SYRPA des métiers de la communication en agriculture.

Lien vers l’étude

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CLIN D’OEIL

Parce que les routiers sont toujours sympas et qu’on a un faible pour Bruno Solo !

Pour la campagne digital et brand content d’Iveco, Gyro: Paris a développé un contenu inédit afin de valoriser le confort et l’innovation de la cabine de l’IVECO S-WAY : Bruno Solo en immersion dans la vie de Fati Sambade, conducteur poids lourd.

Et ça se passe en Aveyron.

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PARCOURS

  • Action Pin divise sa direction marketing en trois pôles, assurés par Simon Grimaldi (Brand & Segment), Anne Cazalis (Produit) et Anna Laxette (Digital).
  • CAMN (Coopérative agricole des maraîchers nantais) : David Furphy est, depuis la mi-février, le nouveau responsable commercial et marketing terrain.
  • CBC Biogard se dote d’un directeur marketing & business development : Vincent Thieyre.
  • Chez Corteva Agriscience, Camille Jouan prend le poste de responsable communication Santé végétale. Elle remplace Blandine Bonière, qui devient responsable communication Digitale.
  • Elicit Plant : Claire Arnoux devient directrice marketing
  • Florimond Desprez : Félicien Bullot, nouveau directeur marketing céréales et protéagineux.
  • Lallemand Plant Care : Caroline Bourgeois a pris le poste de coordinatrice marketing.
  • Tradecorp : Virginie Steunou est arrivée en tant que responsable marketing France.
  • UPL : Laurent Oudin devient responsable marketing biofongicides pour l’Europe du Sud.

AGENDA

30 juin – 1er juillet 

So Evénement-Toulouse

Le premier rendez-vous de la filière événementielle de la région Occitanie
Le MEETT, Parc des Expositions, Toulouse

7 juillet

BtoB Summit

104 Paris, 5 rue Curial, 75019 Paris

08 – 09 septembre

#GEN

RDV business et numérique du Grand-Est

Centre des congrès Robert Schuman, Metz

13 – 15 septembre

Customer relationship and marketing meetings

Palais des Festivals et des congrès, Cannes

14 – 15 septembre

SIdO Lyon

Convergence des technologies IoT, IA, robotique & XR

Cité Internationale, Lyon

20 – 22 septembre

Paris Retail Week

Pavillon 4, Paris Expo, Porte De Versailles, 75015 Paris

26 – 27 septembre

Big Data & AI Paris

Palais des Congrès, Porte Maillot, 75017 Paris

28 – 30 septembre

Expérience Client/ The French Forum©

Hôtel Hermitage Barrière, La Baule

29 – 30 septembre

Printemps des études

Palais des Congrès, Porte Maillot, 75017 Paris

[ Replay ]

EMDay 2022
(Email Marketing Day)

Château de Cély, 77930 Cély en Bière

Viva Technology

Europe’s biggest startup and tech event

Paris Expo, Porte De Versailles,
75015 Paris

So Evénement 

Rendez-vous de la filière événementielle

Cité des Congrès, Nantes

All For Content

Stratégies et solutions de communication de marques

New Cap Event Center, 75015 Paris

Marketing Week

La Compagnie 1837, Gare St Lazare,
75009 Paris

So Evénement 

Rendez-vous de la filière événementielle

Cité des Congrès, Nantes

All For Content

Stratégies et solutions de communication de marques

New Cap Event Center, 75015 Paris

Marketing Week

La Compagnie 1837, Gare St Lazare,
75009 Paris

Spring Box Event

Market Research – 100% online

Big Seo

Webinars sur le SEO et le Content Marketing
100% online

Laval Virtual Europe 2022

Réalité virtuelle, augmentée et technologies immersives

World AI Cannes Festival 2022

Festival mondial dédié à l’intelligence artificielle

La Nuit des Rois 2022

Grand Prix du marketing digital