Cette année, l’AFJA et le SYRPA organisaient leur Forum agrofourniture à Beauvais. A l’ordre du jour : les innovations dans les agroéquipements.

Laurence Ecobichon a accueilli à UniLaSalle les membres de l’AFJA et du SYRPA en présentant l’histoire et l’originalité de l’établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général qui, « à travers 14 formations différents, élargit les champs disciplinaires pour aborder un spectre très large de toutes les sciences de la vie, de la terre et de l’environnement ». UniLaSalle s’étend sur 3 campus : à Rennes, Beauvais et Rouen en visant l’objectif d’accueillir d’ici 8 ans, 4000 élèves/an et ouvrira en 2019, le premier cursus 100% en anglais à Rouen.

En introduction à la journée, Muriel Casé, responsable communication d’Axema, a rappelé le contexte du marché des agroéquipements, qui au niveau mondial représente 111 milliards de dollars (essentiellement grâce aux tracteurs et aux matériels pour espaces verts, mais également aux matériels de récolte). Six constructeurs occupent 50 % du marché. L’Europe (grâce principalement à l’Allemagne, l’Italie et la France) constitue la 3e région sur le marché mondial, avec une part importante consacrée à l’exportation. La France occupe le premier marché européen d’agroéquipement en 2017, avec 71% de la production destinée à l’export. Le marché des agroéquipements bénéficie d’opportunités actuellement liées aux innovations. Ainsi, la robotique est en fort développement, principalement dans le domaine des tracteurs autonomes et du matériel de travail du sol. 

Davide Rizzo, enseignant-chercheur à UniLaSalle, a détaillé la robotisation, « qui est déjà présente dans l’agriculture quand il y a un besoin de main-d’œuvre sur les exploitations et afin de gérer les tâches pénibles ». Cette robotisation « répond aux demandes croissantes de nouvelles solutions de la part des agriculteurs et est au service de la mutation de l’agriculture ». Beaucoup de concepts nécessiteront de faire leurs preuves sur le terrain et des bouleversements sont à prévoir chez les constructeurs de machines agricoles également. En l’absence de législation actuellement, l’aspect sécurité et réglementaire constitue un enjeu important. 

Afin d’accompagner ces évolutions, UniLaSalle a ouvert en 2016 une Chaire Agro-Machinisme et Nouvelles Technologies. Simon Ritz, titulaire de la chaire en a rappelé les enjeux principaux qui portent sur le souhait de trouver des solutions innovantes, anticiper les mutations de l’agriculture, développer la recherche, et former des élèves à la double compétence agronomie et ingénierie. Enseignants-chercheurs, industriels, étudiants et agriculteurs sont partenaires de cette Chaire.

Enfin, Mehdi Jaber, chargé de mission innovation, a présenté l’AgriLab, centre d’innovation collaborative, visant à répondre aux attentes des agriculteurs. Il constitue un lieu destiné à faciliter le partage et les échanges de savoirs afin d’aboutir à des ateliers de prototypage.

Le Forum agrofourniture consacré aux agroéquipements s’est terminé par la visite de l’usine AGCO de Beauvais, la plus grande usine de tracteur en France. Le chiffre d’affaires de la société s’élève à près de 9 milliards de dollars, dont 30 % sont réalisés par Massey Ferguson. Les différents sites sont spécialisés par catégories de produits. Ainsi, sur Beauvais sont élaborés les tracteurs global series. Beauvais regroupe trois sites de production : Beauvais 1 (créé en 1960 et accueillant les chaînes d’assemblage de tracteurs), Beauvais 2 (ouvert en 2013 et destiné à la confection de cabines) et enfin Beauvais 3 (inauguré en 2018 et accueillant la logistique). Aucun stock n’est présent sur l’usine puisque la production se réalise uniquement sur commande. La production journalière est d’environ 75 tracteurs (avec une production maximum de 100 tracteurs). Depuis 1960, plus de 945 000 tracteurs ont été vendus. En 2017, ce sont 13 500 tracteurs (pour 97,5 % sous la marque Massey Ferguson) qui ont été commercialisés, et 83 % de la production a été exportée. Les usines de Beauvais emploient 2 300 salariés, dont 300 travaillent au sein du centre de recherches. Une réflexion est portée sur le tracteur du futur, et notamment sur un tracteur autonome et sur le tracteur maître-esclave (tracteur principal piloté par un humain tirant une unité robotisée).