Lorsque le 13 juin 2018, nous organisions le dernier colloque de FARRE à l’Assemblée Nationale sur le thème : « Agriculture, une cause nationale ? », nous ne pouvions pas imaginer que 3 ans plus tard, 900 sites agricoles et agroalimentaires ouvriraient leurs portes pendant 3 jours pour participer à la première édition des Journées Nationales de l’Agriculture. Et puisque le SYRPA nous invite à le faire, il n’est pas inintéressant de regarder comment nous en sommes arrivés là et quels ont été les temps forts qui nous ont permis progressivement de donner corps à ce projet.

Premier temps fort, celui de la conviction : dès la création d’Agridemain, en 2018, nous avons eu la conviction que les agriculteurs eux-mêmes étaient les acteurs les mieux placés pour parler d’agriculture et en modifier la perception. D’où notre volonté d’organiser des évènements pour donner aux 350 ambassadeurs,  des propositions de communication et des occasions de prise de parole devant du public. Le lancement des Fêtes des Moissons et des Récoltes dans les exploitations, l’organisation d’un tour de France avec un Food truck, « l’AgridemainTour », la création des Tables d’hôtes au salon de l’agriculture ; tous ces évènements nous ont conforté dans l’idée qu’il fallait multiplier ces moments de rencontre, d’échange et de partage pour que le grand public commence à percevoir un récit collectif et une histoire globale de notre secteur.

Deuxième temps, celui de l’interpellation : « déléguer notre alimentation à d’autres … est une folie » ; c’est en entendant ces paroles prononcées par le Président de la République que nous avons eu l’idée de le prendre aux mots et de lui dire chiche ! En publiant une lettre ouverte pour l’interpeller et lui demander de soutenir l’inscription d’une Journée Nationale de l’Agriculture comme « un geste fort susceptible de sortir le secteur agricole de son sentiment de déréliction ». La publication de cette lettre dans le Journal du Dimanche  fut une étape essentielle car, non seulement, elle nous a  permis de sensibiliser les pouvoirs publics et les parlementaires mais elle nous a aussi donné l’occasion d’entrer en contact avec un acteur important de la société civile : la fondation Make.org qui avait, dès 2018, lancé une consultation nationale sur le thème du «  mieux manger » et sur laquelle 460 000 français s’étaient prononcés pour la création d’une Journée Nationale du Patrimoine agricole et agroalimentaire. L’union faisant la force, c’est tout naturellement que les deux initiatives vont confluer pour donner naissance, en 2021, à cette première édition des JNAgri, avec l’appui de Franceagritwittos et Agriculteurs de Bretagne.

Troisième temps, celui de l’adhésion : Le report du Salon de l’Agriculture et le vide qu’il a laissé a, bien sûr, été un élément déclencheur pour lancer l’évènement dès cette année. Mais notre plus grand étonnement fut l’adhésion immédiate d’un grand nombre d’acteurs pour y participer. ( plus de 300 personnes, tête de réseaux ont participé à nos visios sur le mois de mai). Malgré les difficultés à se projeter en raison de la crise sanitaire, nous avons très vite sentis qu’après cette période de confinement, l’ensemble de l’écosystème était prêt à se mobiliser, au plus près des gens, dans les territoires avec une double envie : d’abord éveiller les consciences pour une meilleure compréhension des atouts et des défis de l’agriculture d’aujourd’hui et surtout recréer du lien entre tous les citoyens pour mieux vivre ensemble et débattre de l’avenir de ce secteur qui s’avère déterminant pour notre pays

L’abondance des messages positifs sur les réseaux sociaux, les retours des participants qui veulent repartir en 2022, les quelques 6000 articles de presse attestent de la réussite de cette première édition. Un grand Merci à tous pour votre participation et à l’année prochaine !

Gilles Maréchal,
Directeur d’Agridemain