Lors de son grand débat au Space à Rennes, le 12 septembre, le Syrpa a fait salle comble en débattant du thème : “Comment concilier l’élevage et l’évolution des attentes de la société en matière de bien-être animal ? “.

François-Régis Huet de l’Inaporc a rappelé que “jusqu’en 2015, le bien-être animal constituait un sujet purement réglementaire. Depuis 2015, de nouveaux acteurs sont entrés en jeu. Ce thème est devenu sociétal et surtout marketing. Le bien-être animal a basculé au-delà du réglementaire selon une demande sociétale volatile sans s’interroger sur qui assume le coût ni sur la nécessité de ne pas modifier les règles constamment“. 

Christine Roguet de l’Ifip souligne que “l’enquête Accept auprès des citoyens a montré que la France compte 2% de végétariens et 0, 15 % de vegans. Les attentes vis-à-vis de l’élevage sont très partagées : 5 % sont  abolitionnistes et se prononcent pour l’arrêt de l’élevage, 10 % optent pour un élevage intensif, 25 % sont alternatifs privilégiant le bio ou les circuits-courts et la majorité, 51%, sont des progressistes qui cherchent à être rassurés“.

Pour Jacques Guérin, président de l’Ordre national des vétérinaires, “une réflexion est nécessaire sur le bien-être animal mais il est impossible de généraliser : il n’y a pas un seul bien-être animal. Parlons plutôt de bien traitance, de bienveillance“.

Ghislain Zuccolo, directeur général de Welfarm, précise que son association créée en 1994, a pour objectif “d’accompagner dans une logique de co-construction et en dernier recours de contraindre les éleveurs à faire évoluer leurs pratiques en prenant en compte le bien-être animal. Aujourd’hui, il est de plus en plus compliqué de faire évoluer les règlements“.

Patrick Faure, responsable de la filière porcs chez Agromousquetaires, précise que sa société “développe depuis 3 ans une démarche de progrès avec un Comité scientifique pour bien comprendre l’amont et l’aval“. D’ailleurs Ghislain Zuccolo, de Welfarm, remarque que  les progrès en faveur du bien-être animal n’émanent pas de réglementations françaises ou européennes mais sont à l’initiative soit des distributeurs soit des acteurs de l’agroalimentaire avec qui il est possible de travailler intelligemment“.

François Cassignol, de Culture Viande, met ainsi en avant le travail mené par l’interprofession bovine avec sa démarche conduite avec un grand nombre d’ONG autour d’un pacte pour un engagement sociétal sur les enjeux environnement et nutrition. Il relève également que “l’OMS recommande de limiter la consommation de viande rouge à 500g/semaine alors qu’en réalité en France nous en consommons 320g/semaine.”

Au terme de nombreux échanges, Laurent Péron membre du Syrpa et animateur des débats, conclut qu’en termes de communication, “les éleveurs participent beaucoup au débat via les réseaux sociaux. Les portes ouvertes restent aussi un moyen efficace pour restaurer la confiance sur le bien-être animal mais s’adressent souvent à des personnes plutôt convaincues. Il faut également, et en priorité, s’adresser aux urbains en utilisant la puissance des réseaux sociaux dans des formats variés (posts, vidéos, infographies …). Pour lutter contre les idées reçues, comme l’a indiqué Mme Roguet, il faut des arguments techniques, économiques, émotionnels en s’adaptant à son interlocuteur.“.