Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio, est venu dresser un état des lieux de la bio en France (production et consommation) et présenter le Plan Ambition Bio 2022, issu des Etats généraux de l’alimentation.

L’Agence Bio, créée il y a 16 ans, est un GIP (Groupement d’intérêt public) regroupant l’Etat (ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et celui de la Transition écologique) et 4 familles professionnelles (APCA, Coop de France, FNAB et Synabio). C’est avant tout une plateforme de rencontre de tous les acteurs concernés par la bio alimentaire. Elle concentre ses activités autour de 3 pôles : la communication, la gestion d’une base de données et la structuration des filières.

Pour connaître les principaux chiffres du secteur, télécharger ici la présentation.

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Agriculture bio : un plan ambitieux

Le Plan Ambition Bio 2022 présenté par le Gouvernement est ambitieux : doubler le rythme de croissance annuelle de la production qui est actuellement de 15 %, passer à 15 % de la surface agricole utile au lieu de 6,5 % en 2017. Selon Florent GUHL, directeur de l’Agence Bio, intervenant devant le SYRPA, le bio n’est pas monolithique, que ce soit du côté des producteurs ou des consommateurs. 25 % des agriculteurs bio (sur les 36 600 au total) ne le sont pas exclusivement ; ils produisent en priorité des légumes, des grandes cultures et de la viticulture. 

Le bio trouve sa place dans une palette qui comprend également les circuits courts, les productions locales, les signes de qualité, etc. il constitue bien souvent un produit d’appel. Le consommateur est multiforme, il n’est jamais 100 % bio mais il souhaite pouvoir en bénéficier dans tous les environnements (école, hôpital, cantine, etc.) et dans tous les circuits de distribution. Le bio pèse pour 4,5 % dans l’alimentation, mais avec une progression de 16 % en un an. 

« L’attente des agriculteurs est plus forte que celle des consommateurs », indique Florent GUHL. Ce qui incite à retisser le lien entre production et consommation. Le modèle de production bio se caractérise par sa compétitivité plutôt que par sa productivité, « il constitue le top niveau de l’agro-écologie ». La question est néanmoins de savoir si le bio peut satisfaire la consommation de 9 milliards d’habitants sur la planète.  « Cela dépendra de l’évolution du pouvoir d’achat des classes intermédiaires, mais le problème N°1 c’est la relocalisation de la production près des zones de consommation », conclut Florent GUHL.

Philippe PELZER 

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