Olivier Urrutia, directeur général de l’Observatoire européen des think tanks a détaillé les caractéristiques principales des think tanks. Marie-Laure Hustache, responsable communication de saf agr’iDées, think tank agricole, a apporté un témoignage sur l’engagement de son organisation dans cette approche.

Difficile de résumer en quelques mots les caractéristiques des think tanks. C’est la raison pour laquelle Marie-Laure Hustache a fait réagir Olivier Urrutia sur différentes définitions ou assertions concernant ces organisations, dont la puissance et les missions sont encore peu connues du grand public et aussi des professionnels.

A la fin du 19ème siècle, sociologie, positivisme et transition industrielle ont été en France à l’origine des premiers “proto- think tanks”», inscrits dans une démarche de démarcation vis-à-vis des pouvoirs en place et d’accompagnement du Progrès, comme en témoigne la création de la « Société des agriculteurs » (la SAF, devenu aujourd’hui saf agr’iDées) en 1867. Dans la culture anglo-saxonne, ces structures sont associées à partir de 1948 à la guerre des idées et à la géopolitique, avec le jeu de mot « tank » qui signifie aussi bien « réservoir » que « char d’assaut ». Aujourd’hui trouver une définition exacte ou exhaustive du mot think tank reste complexe. Selon l’ouvrage « La France des think tanks » rédigé par l’Observatoire européen des think tanks, est think tank “une organisation à but non lucratif, pérenne, structurée juridiquement, qui travaille à faire de la recherche et de la production d’idées originales, innovantes, en politiques publiques”.

L’Observatoire européen des think tanks, créé en 2006, propose de définir et mieux identifier les think tanks en France et à l’étranger. Depuis 2016 avec la créatio d’un Label, l’Observatoire évalue les think tanks français, à travers différents critères dont la gouvernance, la transparence, la production et la communication. Un dernier volet sur lequel les différents think tanks français misent de plus en plus pour diffuser leurs travaux et contenus, trouvant grâce aux réseaux sociaux des outils adaptés à la mise en valeur de leur expertise. 

Après avoir listé les différentes structures qui dans le secteur agricole se positionnent sur le terrain de l’influence et des propositions, les intervenants ont  invité les acteurs de nos secteurs à s’investir de façon plus importante dans les think tanks (généralistes ou spécialisés) en ce début de 21ème siècle où les enjeux de l’alimentation reviennent sur le devant de la scène politique et citoyenne.