Plus d’une centaine de participants ont assisté au Grand débat organisé au SPACE par le SYRPA le 14 septembre dernier. Un débat très fourni et ponctué de nombreuses questions de l’assistance, sous la houlette de Rémi Mer, journaliste et consultant.

Le titre de l’intervention de Christian Harbulot, directeur de l’école de guerre économique, « Les agriculteurs au cœur d’une guerre économique ? », n’avait pas pour seule vocation d’être accrocheur. Enjeu alimentaire, enjeu de puissance, mais aussi enjeu territorial, l’agriculture exacerbe les tensions concurrentielles entre grands pays producteurs de la planète. Il suffit d’en juger par l’offensive menée par les lobbies américains à Bruxelles qui cherchent à imposer leurs normes, la financiarisation du système agricole et une vision du produit qui est loin d’être rassurante si on en juge par les résultats du mode de vie américain. Au fil des années, le monde politique français a perdu de vue que l’agriculture est une source de richesse collective indispensable au développement de notre pays. Il existe aujourd’hui un début de prise de conscience mais, pour Christian Harbulot, c’est au monde agricole de fournir au politique les éléments utiles à sa réflexion, au risque d’encerclement informationnel par d’autres acteurs. Ceci afin de définir des axes stratégiques qui prennent en compte la globalité de la problématique agricole (marché, mais aussi territoire, environnement, santé/alimentation, art de vivre). 

Après avoir rappelé la genèse et l’identité du think tank Momagri (www.momagri.org), Jacques Carles et Frédéric Courleux, respectivement délégué général et conseiller de Momagri, ont présenté leur analyse du contexte géopolitique, insistant notamment sur le renforcement des soutiens dans les grands pays agricoles, sauf en Europe où l’on observe une stagnation des soutiens publics par habitant. Mettant en cause la crédibilité des indicateurs de soutien interne de l’OCDE et l’absence de stratégie agricole de l’UE, les deux intervenants ont partagé leur vision d’un nouveau cap stratégique pour la PAC qui repose sur trois leviers complémentaires : 

– le premier consiste à introduire un dispositif contra-cyclique pour assurer un revenu minimal en période de crise ;

– le deuxième est un niveau complémentaire d’appui «assurantiel» permettant de conforter le niveau de marge pour les producteurs ; 

– le troisième est celui de politiques ad hoc à caractère conjoncturel ou structurel (ex. soutien à l’investissement, à l’innovation, gestion de crise,…)

Xavier Regnault, directeur de la stratégie et du développement de l’agence Momagri, concluait la matinée par une présentation des finalités et de l’intérêt d’une agence de notation dédiée au monde agricole et alimentaire.

 

Retrouvez ici les présentations des intervenants :

Christian Harbulot, directeur de l’École de Guerre Économique

Jacques Carles, délégué général de Momagri

Frédéric Courleux, conseiller en charge de la direction des études de Momagri

Xavier Regnaut, directeur de la stratégie et du développement de l’Agence Momagri, présentera le rôle d’une Agence de notation dédiée à l’Agriculture et à l’Agroalimentaire.

En lien avec ce sujet, il est possible de télécharger le Livre blanc, un nouveau cap stratégique pour la PAC de Momagri.