Le 6 février, Jean-Paul Hébrard, président d’Aéromate (Entreprise disposant de plusieurs fermes urbaines sur Paris) décryptait les enjeux du secteur de la culture du cannabis en France, actuellement en pleine mutation. Yves Christol et François Prizac, d’InVivo Food&Tech étaient également présents afin de présenter le positionnement des coopératives concernant la production de cannabis thérapeutique.

 

Bien qu’issues de la même famille de plantes des Cannabaceae, le marché du cannabis est scindé en 4 secteurs qui reposent sur des variétés différent

  • Le chanvre, une variété qui est caractérisée par un taux maîtrisé et contrôlé de THC (<0.2%) qui la différencie de la marijuana et dont la France est le leader européen dans sa production
  • Le cannabis bien-être, ou CBD, qui contient majoritairement du CBD et peu de THC (entre 0,6 et 1 %, contre 12 à 25 % pour le cannabis récréatif). Sa commercialisation est légalisée depuis 2017 en France, n’étant ni addictif, ni toxique du fait de son absence d’effet psychotrope. Cookies, thé glacé, chocolats ou sucreries… Une centaine de magasins spécialisés dans la vente de produits contenant du CBD ont ouvert leurs portes en France depuis 2 ans
  • Le cannabis à usage récréatif, illégal dans de nombreux pays, il est caractérisé par sa forte concentration en THC afin de générer un effet euphorisant chez le consommateur.
  • Le cannabis thérapeutique, prescrit pour certaines maladies, il vise à soulager, voire guérir des patients dans le cas de maladies lourdes (infections longues durées, cancers fin de vie…). Ses taux de THC et CBD sont contrôlés et adaptés en fonction des pathologies.

L’année 2019 a généré de nombreuses évolutions concernant le marché du cannabis thérapeutique en France, puisqu’en juin 2019, le Conseil d’analyses économiques publie un rapport favorable à la légalisation du cannabis afin de reprendre le contrôle du marché. L’Assemblée nationale s’est ensuite prononcée en faveur de l’expérimentation du cannabis thérapeutique, enfin, le 28 janvier, l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) a déterminé les conditions nécessaires à la mise en pratique de l’expérimentation du cannabis médical en France.

En effet, le marché mondial du cannabis médical pourrait s’élever à 55,8 milliards de dollars en 2025. Le Canada est pionnier dans ce secteur avec une légalisation à des fins thérapeutiques depuis 2001. En ce sens, la France a accumulé un retard sur les différents marchés. Dans quelques mois, 3 000 patients français pourront participer à cette expérimentation sur une base de volontariat.

Un marché qui intéresse l’entreprise InVivo, 1ère coopérative agricole française et qui se positionne pour produire les 110 tonnes de cannabis nécessaires à l’expérimentation, c’est-à-dire 7 bâtiments, avec un potentiel de 300 millions d’euros de création de valeur.  L’objectif  à terme ? Elargir les cibles thérapeutiques et engager une filière de production française, de qualité, contrairement aux pays comme le Canada, qui commercialisent des produits peu adaptés car davantage tournés vers un usage récréatif. Ils prônent une technologie high-tech qui garantit des fleurs, cultivées en bâtiment, pour une protection des plantes contre les insectes et les maladies, par des spécialistes agronomes.

Le marché de production du CBD est également en pleine progression, et beaucoup de pays l’autorise dès lors que le produit contient moins de 0.2% de THC.  Le cadre légal n’est pas encore défini en France, si bien que quelques producteurs cultivent du CBD en se basant sur l’arrêté de 1990 qui précise que les cultures doivent contenir un taux de THC inférieur à 0.2%, mais attendent une évolution de la règlementation afin de clarifier la situation. Le cannabis bien-être pourrait alors représenter jusqu’à 1,5 milliard de chiffre d’affaires en France.

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A.V.